Les LIMON des deux côtés des Vosges

On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. (Anatole France)

Les métiers exercés

Les verriers à Eigenthal

Les forges et les forgerons

"Henri IV (comte de Salm et voué de Senones) ayant voulu exploiter un puits d'eau salée creusé sur son ordre près de son château de Morhange, l'évêque de Metz (Jacques de Lorraine), qui avait ses propres salines dans le voisinage, se crut-il menacé de concurrence ? Il fit démolir le nouvel établissement. Après cette déconvenue, le comte vendit sa terre de Morhange au duc de Lorraine et la reçut de lui en fief (1255)(1).

Autre rivalité d'intérêts : des gisements de fer ayant été découverts à Framont, Henri eut le dessein d'en tirer parti et y installa des forges.
Aussitôt, l'abbé de Senones, propriétaire du terrain, en prit ombrage. Il martela de ses récriminations les oreilles de l'évêque et obtint que les ateliers fussent détruits. C'était une bien médiocre victoire. La mort du prélat, en 1260, allait délivrer Henri d'une implacable crosse.
En novembre 1261, le nouvel évêque de Metz, Philippe de Florange, scellera le traité intervenu entre l'abbé de Senones, Baudouin, et le comte de Salm pour la reconstruction et la mise en valeur des forges à frais et profits communs.
Quant aux châteaux de Salm et Pierre-Percée ; après vente à l'évêque de Metz, ils seront concédés en fiefs au comte Henri IV.
Ce seigneur, dont les initiatives industrielles méritent d'être soulignées, eut sa sépulture en 1292 sous une dalle de l'abbaye de Salival".
Source:
(1)L.Schaudel: Badonviller.
Texte extrait de Une vouerie.... document

La grande forge d'Abreschviller

Elle est restée pendant près de 100 ans dans la famille LIMON.

Pendant 20 ans ou plus, elle a appartenu en totalité à Pierre LIMON dit le Jeune X Odile JACQUOT, venu de Schirmeck s'installer à Abreschviller et, avant lui, à Jean MARCHAL son oncle maternel.
En 1690, Pierre en achète la moitié à Jean MARCHAL demeurant à Abreschviller. Pierre a acqueté l'autre moitié sur les héritiers de Jean.
23.08.1690 ...fut présent...Jean MARCHAL maître forgeron et bourgeois demeurant à Abreschviller lequel a reconnu...avoir vendu...
à honnête homme Pierre LIMON son neveu aussi bourgeois au dit Abreschviller...Mengotte sa femme...
la moitié de la forge à lui appartenant sur le ban d'Abreschviller...consistant en tachement(?), roue soufflet enclumes celle de la grande fournaise et l'enchesmes de marchal avec le gros marteau qu'est rompu, tous les usoirs aisances commodités...comme aussi la moitié de la balle(?) à mettre le charbon...
65 écus...l'autre moitié acquesté des enfants du dit Jean MARCHAL nommé Jean Humbert p.? l'autre moitié à prix et mesure condition du 2e janvier 1691
Source : notes laissées par Georges MARANDE au cercle généalogique de Saint-Dié, acte original cote 3 E 1219, Jaeger 1596-1718 - Barthelemy et Jäger (minutier de Dabo aux archives départementales de Saint-Julien-les-Metz) voir transcription

Après le décès de Pierre LIMON (1710...1716), jusqu'en 1725, la forge est indivise entre ses 3 enfants : - Dominique (1780-1736...43) X Catherine GLEY,
- Simon (1691-1767?) X Barbe ABBA et XX Elisabeth BOUR,
- Catherine (1688-1730...1732) X Jean GUILLOZE et XX Jean REPPEL,
et son petit-fils :
- Dominique (1697-1743) X Jeanne HOMAN, demeurant à Voyer, lui-même héritier de son père Nicolas décédé vers 1697.

En 1725, ce petit-fils Dominique vend sa part à son cousin Pierre Limon, fils de Dominique (Menglo) et de Catherine GLEY, et époux d'Anne BOURNIQUE. Acte cote 3 E 1226
En 1726, c'est Catherine LIMON, veuve de Jean GUILLOZE et remariée avec André REPPEL qui cède sa part (1/4) à Simon son frère. Acte cote 3 E 1226
Sont donc propriétaires de cette forge, deux fils et un petit-fils de Pierre LIMON et d'Odile JACQUOT : - Simon X Barbe ABBA pour 1/2,
- Dominique X Catherine GLEY pour 1/4,
- et leur fils Pierre X Anne BOURNIQUE pour 1/4

En 1730, Dominique vend à son fils Pierre son 1/4. Acte cote 3 E 1227
Simon et son neveu Pierre sont donc co-propriétaires chacun pour 1/2.
En 1734, le 4 juin, Simon vend sa part à son neveu Dominique X Anne Marie ABBA (cote 3E 1230)
En 1741, Pierre étant décédé, sa part va à ses deux enfants Dominique (1727-1790), plus tard sergent puis officier à Strasbourg époux de Marguerite BRISAC, et Jeanne épouse de Claude HATON. (cote 3E 1232)
On a donc : - Dominique X Anne Marie ABBA pour 1/2,
- Dominique (1727-1790) pour 1/4,
- Jeanne X Claude HATON pour 1/4

En 1752, Dominique, sergent, vend sa part à Dominique son oncle, époux d'Anne-Marie ABBA. (cote 3E 1245)
On a : - Dominique X Anne Marie ABBA pour 3/4,
- Jeanne X Claude HATON pour 1/4

En 1760, Claude BOURNIQUE, le tuteur des enfants mineurs de Jeanne, décédée, fait vendre leur part (1/4) de cette forge à Dominique (1704-1771) époux d'Anne-Marie ABBA. (cote 3E 1257) La forge revient donc à nouveau, durant 11 ans, à un seul propriétaire qui est Dominique LIMON (†1771) époux d'Anne Marie ABBA. Ce couple a quatre enfants.

En 1771, le 18 novembre (acté le 29 août 1772),Nicolas BOURNIQUE, tuteur des enfants mineurs de feu Pierre-Alexandre LIMON (†1771), fait vendre la 4e part et portion (1/4 du martinet) à Dominique LIMON (1745-1810), frère de Pierre-Alexandre tous deux fils de Dominique (1704-1771) et d'Anne-Marie ABBA. (cote 3E 1272)
En 1775, le 18 octobre,Dominique LIMON (1745-1810) époux de Marie Catherine LAVAL, vend à son frère Jacques (1751-1804) et sa femme Elisabeth BOUNIQUE les 3/4 de la forge située sur la rivière dite rouge eau. (cote 3E 1275). Leur soeur, Christine LIMON, épouse de Nicolas BOURNIQUE, avait probablement vendu sa part (1/4) à son frère Dominique.
Jacques en possédait déjà sûrement 1/4 depuis 1771 par la succession de leur père.
A partir de cette date, et pour 13 ans, la forge d'Abreschviller est à nouveau entre les mains d'un seul propriétaire qui est Jacques LIMON époux d'Elisabeth BOURNIQUE.

En 1787, le 14 mars, Jacques LIMON loue et afferme son martinet (bail de 6 ans) situé sur la rivière en dessous du village d'Abreschviller à Etienne NOIR et Jean-Baptiste Nicolas Horiot de Collancy. (cote 3E 1287)
En 1788, le 28 novembre,il vend sa forge à l'un de ses deux locataires, Jean-Baptiste Nicolas HORIOT de COLLANCY. (cote 3E 1288)
A deux ans près, la forge d'Abreschviller sera restée 100 ans dans la famille LIMON de 1690 à 1788.

MAJ 26 avril 2017 - A suivre...

 

 

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